Le risque caché dans la chaîne d’approvisionnement
Imaginez un arrêt de production causé non pas par un fournisseur stratégique, mais par un simple retard dans la livraison de fournitures d’entretien ou de pièces détachées. Un scénario qui semble anecdotique, mais qui touche régulièrement les entreprises industrielles, les services ou la distribution.
Dans un contexte de plus en plus instable — inflation, ruptures d’approvisionnement, tensions géopolitiques — la gestion du risque est devenue un impératif dans la chaîne d'approvisionnement. Pourtant, une zone grise persiste : les achats indirects de classe C. Ces dépenses à faible valeur unitaire mais à fort volume, souvent dispersées, restent peu maîtrisées.
Et si cette zone grise devenait un levier stratégique ? Cet article vous propose une plongée concrète dans les enjeux, les risques et les solutions pour mieux contrôler ces achats, tout en renforçant la résilience de votre chaîne d’approvisionnement.
Où en est la gestion des risques liés aux achats de classe C ?
Définir les achats indirects de classe C
Les achats indirects regroupent l’ensemble des biens et services nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, mais qui ne rentrent pas dans la production directe. On parle ici de consommables industriels, de services de maintenance, d’équipements informatiques, ou encore de fournitures de bureau.
La classe C, quant à elle, désigne les achats de faible montant unitaire, souvent récurrents et éclatés sur de nombreux fournisseurs. En moyenne, ces achats représentent 5 à 10 % de la valeur totale des achats, mais jusqu’à 70 % en volume transactionnel et en nombre de fournisseurs.
Pourquoi sont-ils à risque ?
Malgré leur apparente insignifiance, ces achats concentrent plusieurs risques critiques :
Peu de centralisation : des achats souvent réalisés localement, sans gouvernance unifiée.
Faible visibilité : absence de consolidation des données, fournisseurs non référencés.
Manque de stratégie : achats faits dans l’urgence, hors contrats cadres, dits achats sauvages.
En somme, une boîte noire dans la gestion des risques, avec des coûts cachés et des ruptures potentielles.
Identifier les risques spécifiques liés aux achats indirects
Les achats indirects de classe C sont généralement considérés comme mineurs, car ils concernent des dépenses unitaires faibles. Pourtant, ils concentrent un certain nombre de risques souvent sous-estimés. Sur le plan opérationnel, par exemple, un simple retard de livraison d’une pièce détachée ou d’un consommable peut provoquer l’arrêt temporaire d’un service ou d’une ligne de production. L’impact est disproportionné par rapport à la valeur de l’achat, ce qui en fait un risque latent.
Sur le plan financier, ces achats souffrent fréquemment d’un manque de contrôle budgétaire. La multiplication des petites commandes, l’absence de consolidation et les processus manuels entraînent des erreurs de facturation, des paiements en doublon et un coût de traitement supérieur à la valeur même des biens achetés. Cela génère un effet "coûts cachés" qui pèse lourdement sur les marges, sans être immédiatement visible dans les rapports de données.
Du côté des fournisseurs, les risques sont également nombreux. Faute d’une politique de référencement rigoureuse, les entreprises s’exposent à des prestataires peu fiables, sans véritable évaluation préalable. Il est aussi courant de constater une dépendance excessive à un fournisseur unique pour des achats récurrents, ce qui constitue une vulnérabilité en cas de défaillance.
Enfin, les enjeux liés à la conformité réglementaire et à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) sont particulièrement critiques. Dans la mesure où ces achats échappent souvent aux circuits formels, il devient difficile d’assurer leur traçabilité ou de vérifier la conformité des fournisseurs avec les exigences environnementales, sociales ou éthiques. Cela peut exposer l’entreprise à des risques juridiques, réputationnels ou réglementaires, notamment dans un contexte de renforcement des législations liées à la chaîne d'approvisionnement.
Comment réduire ces risques ? Stratégies concrètes
La première étape vers une réduction durable des risques liés aux achats indirects passe par la centralisation. En regroupant les achats actuellement dispersés entre différents sites ou services, l’entreprise retrouve une vision d’ensemble qui lui permet de reprendre le contrôle. Cette centralisation favorise la standardisation des pratiques, la négociation de contrats-cadres et la mutualisation des volumes, autant de leviers pour réduire les risques et les coûts.
Parallèlement, la digitalisation des processus d'achat est un accélérateur clé. En adoptant une solution de type Procure-to-Pay (P2P), les entreprises peuvent automatiser la gestion des demandes, la validation des fournisseurs, le suivi des livraisons et le traitement des factures. Cela réduit non seulement les erreurs humaines, mais améliore également la transparence et la traçabilité. Une plateforme comme Unite permet de structurer l’ensemble du cycle d’achat tout en s’adaptant à l’organisation existante.
La mise en place d’indicateurs spécifiques orientés vers la gestion des risques est également indispensable. Des KPIs tels que les délais moyens de livraison, le taux de litiges fournisseurs ou le pourcentage d’achats hors contrat permettent d’identifier les points faibles et de piloter efficacement les actions correctives. En intégrant une approche analytique, l’entreprise gagne en proactivité.
Enfin, il est crucial d’intégrer les critères de conformité et de durabilité dès la phase de sourcing. Même pour des achats de faible valeur, vérifier la conformité des fournisseurs aux normes RSE devient une exigence stratégique. Grâce à des outils automatisés ou à des bases fournisseurs enrichies, il est possible de s’assurer que chaque acteur de la chaîne respecte les standards attendus, réduisant ainsi les risques juridiques et réputationnels.
Comment passer à l’action dès maintenant ?
Le plan d’action en 5 étapes
Mettre sous contrôle les risques liés aux achats indirects de classe C ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un chantier progressif mais structurant, qui repose sur une feuille de route claire et pragmatique. Voici une approche en cinq étapes, éprouvée sur le terrain, pour initier une transformation durable tout en générant de la valeur dès les premières phases.
La première étape consiste à réaliser un audit complet de vos achats indirects. Cela implique d’analyser en profondeur les volumes, les fournisseurs, les fréquences d’achats, mais aussi les typologies de produits concernés. Cette cartographie permet de comprendre où se situent les points de concentration, les doublons, les zones d’inefficacité ou les risques latents. Bien souvent, cet exercice met en lumière une dispersion excessive des fournisseurs et une absence de stratégie globale sur ces segments.
Une fois l’analyse réalisée, la deuxième étape vise à évaluer les risques réels associés à ces achats. Cela inclut une revue des fournisseurs selon leur fiabilité, leur historique de livraison, leur conformité contractuelle et leur adéquation avec vos critères RSE. Cette phase permet de hiérarchiser les segments critiques et d’identifier les fournisseurs à risque, ceux qui méritent d’être référencés de manière formelle, ou au contraire exclus du panel.
La troisième phase consiste à rationaliser l’ensemble du portefeuille fournisseur sur les catégories de classe C. L’objectif ici n’est pas de tout centraliser à tout prix, mais de réduire intelligemment le nombre de partenaires, en mettant en place des accords-cadres, voire en s’orientant vers une stratégie de créditeur unique. Cela permet non seulement de gagner en visibilité, mais aussi de simplifier les flux administratifs, de renforcer la qualité des relations fournisseurs et de générer des économies d’échelle.
La quatrième étape est celle de la transformation opérationnelle par la digitalisation. En mettant en place une plateforme d’achat intégrée comme Unite, les entreprises peuvent automatiser l’ensemble du cycle de vie des achats, depuis la demande jusqu’au paiement. Cette digitalisation garantit un suivi précis, une réduction des erreurs, un gain de temps significatif pour les équipes et une meilleure gouvernance sur les achats diffus. Elle permet également de capter de la donnée en temps réel, indispensable pour piloter la performance et anticiper les dérives.
Enfin, la cinquième et dernière étape concerne le pilotage des résultats. Il s’agit de mettre en place des indicateurs de performance adaptés : taux de couverture contractuelle, nombre de fournisseurs rationalisés, taux d’achats digitalisés, délais de traitement, conformité RSE, etc. Ces KPIs doivent être suivis régulièrement, intégrés aux revues de performance achats, et servir de base à une amélioration continue. C’est cette logique itérative qui garantit que la démarche ne reste pas un projet ponctuel, mais devienne un pilier de la stratégie d’approvisionnement globale.
Cette démarche, bien qu’exigeante, permet de transformer un centre de coûts diffus en un levier de performance, de résilience et de conformité. En s’appuyant sur une solution comme Unite, les entreprises disposent d’un socle technologique robuste pour accélérer leur transition et faire des achats indirects un territoire enfin maîtrisé.
Ne plus sous-estimer les petits achats
Pendant longtemps, les achats indirects de classe C ont été relégués au second plan, considérés comme de simples commodités administratives, trop fragmentés ou trop faibles en valeur pour justifier une attention stratégique. Pourtant, dans un contexte où la résilience des chaînes d’approvisionnement est mise à rude épreuve — inflation persistante, ruptures logistiques, pressions réglementaires — ces "petits" achats révèlent toute leur importance.
Sous leur apparente insignifiance se cachent des risques bien réels : ruptures d’approvisionnement inattendues, explosion des coûts cachés, fournisseurs non conformes ou non traçables, surcharge administrative et perte de productivité pour les équipes achats. Ignorer ces signaux faibles, c’est prendre le risque d’impacter l’ensemble de l’organisation, parfois de façon disproportionnée.
Mais la bonne nouvelle, c’est que cette zone grise peut devenir un puissant levier de performance et de pilotage, à condition d’y appliquer les bons principes : visibilité, gouvernance, digitalisation et suivi des risques. La mise en place d’une stratégie claire de gestion des achats indirects de classe C permet non seulement de réduire les risques opérationnels et financiers, mais aussi de gagner en agilité, en conformité et en efficacité.
En vous appuyant sur une solution spécialisée comme Unite, vous pouvez centraliser vos achats, automatiser vos processus, maîtriser votre panel fournisseurs et intégrer les dimensions RSE dans chaque transaction — sans complexifier davantage vos systèmes. Unite vous aide à transformer cette catégorie souvent négligée en un espace d’optimisation continue, tout en alignant vos pratiques avec les exigences du monde actuel.
Car au fond, la résilience ne dépend pas uniquement des gros contrats stratégiques. Elle se construit aussi dans la maîtrise des détails, dans la rigueur des processus et dans la capacité à faire simple, même dans la complexité. Les achats indirects de classe C sont peut-être discrets, mais ils méritent — plus que jamais — votre attention.

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