Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés lorsque vous évoquez les critères de durabilité que vous appliquez tout au long de la chaîne d’approvisionnement avec vos partenaires commerciaux et que vous mettez au point des solutions communes ?
Nous constatons régulièrement que la mise en œuvre de critères de durabilité nécessite encore un important travail de sensibilisation et de persuasion. Bien entendu, nos fournisseurs sont conscients que ce sujet est devenu inévitable. Si l’on souhaite réellement adopter une nouvelle approche à long terme, cela nécessite un investissement important en termes de temps, de coûts et de ressources au niveau de la gestion des documents. Ainsi, lorsque nous référençons de nouveaux fournisseurs pour notre gamme de produits durables, nous effectuons de nombreuses vérifications, exigeons des certifications et nous entretenons longuement avec eux. Nous estimons que ces efforts ne sont pas vains, puisque les produits durables sont de plus en plus recherchés. De plus, l’exigence des critères renforce la qualité et la crédibilité auprès des acheteurs. Il nous faut donc expliquer en permanence quelle est cette valeur ajoutée.
La loi sur le devoir de vigilance de la chaîne d’approvisionnement entrera en vigueur en Allemagne l’année prochaine. Quant à la question de l’éthique de la chaîne d’approvisionnement, c’est un sujet qui revêt une importance grandissante Europe. Comment vous préparez-vous à cela ?
Depuis plusieurs années, nous nous engageons en faveur du respect des droits de l’homme et apportons notamment notre soutien au Pacte mondial initié par les Nations unies. Le centre de dénonciation WhistleB existant est désormais utilisé pour répondre aux exigences de la loi sur la chaîne d’approvisionnement, qui permet de signaler les violations aux obligations de diligence en matière de droits de l’homme et de l’environnement. Nous utilisons également un outil pour identifier et éviter de manière préventive les problèmes au sein de la chaîne d’approvisionnement. Il nous permet notamment de maîtriser les risques inhérents à chaque pays et à chaque secteur. Ce sujet fait bien entendu aussi partie de notre collaboration stratégique à long terme avec nos fournisseurs. Nous sommes très vigilants sur ce point. D’ailleurs, nous nous efforçons d’améliorer les performances de nos fournisseurs en matière de développement durable tout au long de la chaîne d’approvisionnement par le biais de certifications indépendantes comme les labels délivrés par EcoVadis.
Comment gérez-vous la volatilité qui règne actuellement sur le marché ? Votre approche durable et votre solide expérience vous permettent-elles de mieux vous positionner par rapport à d’autres entreprises ?
Effectivement, nous avons constaté ces derniers mois que les entreprises ayant adopté une stratégie de développement durable résistent mieux à la crise qui sévit actuellement. Cela tient principalement au fait qu’elles sont capables de se fournir en énergie de manière autonome, grâce à leurs propres installations photovoltaïques ou à d’autres ressources. De plus, les entreprises dont la chaîne d’approvisionnement est basée en Allemagne et en Europe rencontrent moins de difficultés de livraison que les acteurs du marché qui s’approvisionnent en Asie ou dans d’autres parties du monde. Nous privilégions les partenariats à long terme. Plus de 75 % de nos fournisseurs travaillent avec nous depuis plus de 10 ans et la plupart depuis plus de 20 ans. Nous restons donc confiants dans notre capacité à fournir et à approvisionner nos clients de manière durable, avec l’aide de nos fournisseurs et de nos partenaires commerciaux.
Merci beaucoup pour cet entretien Monsieur Stadler.
